• Accueil
  • Manuels et thèses
    • La protection des droits fondamentaux en France, 2ème édition
    • Droit administratif français, 6ème édition
    • Contentieux administratif, 3ème édition
    • Science politique, 2ème édition
    • Droit public allemand
    • Le principe de séparation des pouvoirs en droit allemand
  • Revues archivées
    • Bulletin juridique des collectivités locales
    • Droit 21
    • Jurisprudence Clef
    • Scientia Juris
  • Colloques
    • Migration-Intégration.
    • 5 mai 2021 : L’UE et ses Etats membres, entre identité et souveraineté
    • 17-18 octobre 2019 : La révision des lois bioéthiques
    • 12 avril 2019 : L’actualité des thèses en droit public comparé
    • 31 janvier 2019 : Autonomie locale et QPC
    • 12 et 13 avril 2018: Les algorithmes publics
    • 30 mars 2018 : L’open data, une évolution juridique ?
    • 8 février 2018 : La nouvelle doctrine du contrôle de proportionnalité : conférence-débat
    • 15 septembre 2017 : La réforme
    • 3 avril 2015 : La guerre des juges aura-t-elle lieu ?
    • 30 octobre 2014 : La dignité de la personne humaine : conférence-débat
    • 27 juin 2014 : Le crowdfunding
    • 11 octobre 2013 : La coopération transfrontalière
  • Rééditions
    • Léon Duguit
      • Les transformations du droit public
      • Souveraineté et liberté
    • Maurice Hauriou : note d’arrêts
    • Édouard Laferrière
    • Otto Mayer

Revue générale du droit

  • Organes scientifiques de la revue
  • Charte éditoriale
  • Soumettre une publication
  • Mentions légales
You are here: Home / Accès par revues / La réparation du préjudice d’impréparation ne fait pas double emploi avec celle de la perte de chance d’éviter le dommage

La réparation du préjudice d’impréparation ne fait pas double emploi avec celle de la perte de chance d’éviter le dommage

Cass. 1re civ., 25 janvier 2017, n° 15-27.898, à paraitre au bulletin

Citer : Sophie Hocquet-Berg, 'La réparation du préjudice d’impréparation ne fait pas double emploi avec celle de la perte de chance d’éviter le dommage, Cass. 1re civ., 25 janvier 2017, n° 15-27.898, à paraitre au bulletin ' : Revue générale du droit on line, 2017, numéro 29207 (www.revuegeneraledudroit.eu/?p=29207)


Imprimer




Décision(s) commentée(s):
  • Cour de cassation, première Chambre civile, 25 janvier 2017, Mme Z contre l’ONIAM, numéro de pourvoi 15-27898

Contexte : Par cette décision rendue le 25 janvier 2017, la Cour de cassation se prononce pour la première fois en faveur de l’allocation à la victime d’un manquement à un devoir d’information sur les risques encourus d’une indemnisation à fois sur le terrain du préjudice d’impréparation et sur celui de la perte de chance d’éviter le dommage.

Litige : A la suite du diagnostic d’une sténose carotidienne, une patiente subit une artériographie, à l’issue de laquelle elle présente une hémiplégie des membres inférieur et supérieur gauches. Elle assigne le chirurgien vasculaire ainsi que le radiologue mais également l’ONIAM en invoquant, d’une part, un défaut d’information préalable d’hémiplégie lié à la pratique d’une artériographie et, d’autre part, la survenue d’un accident médical non fautif relevant d’une indemnisation au titre de la solidarité nationale. Les praticiens sont condamnés pour défaut d’information, à réparer, en premier lieu, le préjudice de perte de chance d’éviter le dommage et, d’autre part, un préjudice moral d’impréparation. La part du dommage corporel non réparée par les praticiens est mise à la charge de l’ONIAM.

Solution : La première chambre civile rejette le grief reprochant à la cour d’appel d’avoir réparé deux fois le même dommage aux motifs :

« (…) qu’indépendamment des cas dans lesquels le défaut d’information sur les risques inhérents à un acte individuel de prévention, de diagnostic ou de soins a fait perdre une chance d’éviter le dommage résultant de la réalisation de l’un de ces risques, en refusant qu’il soit pratiqué, le non-respect, par un professionnel de santé, de son devoir d’information cause à celui auquel l’information était due, lorsque le risque se réalise, un préjudice moral résultant d’un défaut de préparation aux conséquences d’un tel risque, qui, dès lors qu’il est invoqué, doit être réparé ; qu’il en résulte que la cour d’appel a retenu, à bon droit et sans méconnaitre le principe de réparation intégrale, que ces préjudices distincts étaient caractérisés et pouvaient être, l’un et l’autre, indemnisés ».

Analyse : Si le préjudice d’impréparation et la perte de chance d’éviter le dommage résultent l’un et l’autre d’un manquement du médecin à un devoir d’information et supposent que le risque omis se soit réalisé, leurs points communs s’arrêtent là.

Le préjudice d’impréparation répare l’atteinte à un droit subjectif, celui qu’a tout patient d’être préalablement informé des risques encourus avant d’accepter ou de refuser la réalisation d’un acte médical, fût-il nécessaire pour la sauvegarde de sa santé. Il s’agit d’un préjudice moral « pur », en ce sens qu’il doit être appréhendé, spécialement du point de vue de son évaluation, indépendamment des atteintes corporelles que la réalisation du risque a entrainées pour la victime. Il consiste dans le fait de n’avoir pas pu se préparer à l’éventualité de subir un risque inhérent à l’acte médical projeté.

La perte de chance répare la disparation d’une éventualité favorable, en l’occurrence celle d’échapper au risque de subir une atteinte corporelle, par une décision mieux éclairée. L’autonomie de chef de préjudice par rapport au préjudice corporel final est limitée, notamment du point de vue de son évaluation qui correspond à une fraction des différents chefs de préjudice corporel déterminée en mesurant la chance perdue.

Il s’agit donc de deux chefs de préjudice distincts dont l’indemnisation cumulée ne porte nullement atteinte au principe de réparation intégrale. Encore faut-il toutefois qu’une demande ait été demandée à ces deux titres (V. Cass. 1re civ., 15 juin 2016, n° 15-11.339).

A partir de là, comme l’énonce ici la première chambre civile, la victime du risque de paraplégie inhérent à l’artériographie, sans qu’elle en ait été préalablement informée, pouvait parfaitement prétendre à une indemnité au titre de la perte de chance d’éviter le dommage mais aussi à une indemnité au titre du préjudice d’impréparation.

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X

About Sophie Hocquet-Berg

Professeur de droit privé et de sciences criminelles - Université de Lorraine (Metz)
Avocat Associé au Barreau de Metz
contact@mediclaw.fr
https://www.mediclaw.fr/
https://www.facebook.com/spaeteravocat/

Sophie Hocquet-Berg

Professeur de droit privé et de sciences criminelles - Université de Lorraine (Metz) Avocat Associé au Barreau de Metz contact@mediclaw.fr https://www.mediclaw.fr/ https://www.facebook.com/spaeteravocat/

Rechercher dans le site

Dernières publications

  • En cas d’annulation d’un refus, le juge peut-il enjoindre la délivrance de l’autorisation d’urbanisme sollicitée ? – Conclusions sous CE, avis, 25 mai 2018, Préfet des Yvelines, n° 417350 21/10/2025
  • Est-il possible de régulariser un permis de construire après avoir modifié la règle d’utilisation du sol qui n’avait pas été respectée ? – Conclusions sous CE, 7 mars 2018, Mme B., n° 404079 et 404080 14/10/2025
  • La participation d’une collectivité territoriale à une société publique locale est-elle possible lorsque cette collectivité n’exerce pas l’ensemble des compétences de l’objet social de la société ? – Conclusions sous CE, 14 novembre 2018, Syndicat mixte pour l’aménagement et le développement des Combrailles et Société d’exploitation mutualisée pour l’eau, l’environnement, les réseaux, l’assainissement dans l’intérêt du public (SEMERAP), n° 405628 et 405690 09/10/2025
  • Les élus n’appartenant pas à la majorité municipale peuvent-ils avoir un espace réservé sur la page Facebook de la commune ou sur son compte Twitter ? – Conclusions sous TA Cergy-Pontoise, 13 décembre 2018, M. Buchet, n° 1611384 07/10/2025
  • À quelle condition ce qui a été jugé à propos d’un permis de construire s’impose-t-il au juge saisi d’un refus du même permis ? – Conclusions sous CE, 21 septembre 2023, Société Alpes constructions contemporaines, n° 467076 01/10/2025
  • Un comportement fautif de l’autorité gestionnaire antérieur à la période d’occupation sans droit ni titre du domaine public est-il susceptible de constituer une cause exonératoire de la responsabilité de l’occupant ? – Conclusions sous CE, 5 juin 2023, Société Groupe Bigard, n° 464879 01/10/2025
  • La disparition de la règle méconnue par le projet suffit-elle à régulariser l’autorisation délivrée ? – Conclusions sous CE, 4 mai 2023, Société Octogone, n° 464702 01/10/2025
  • Dans quelle mesure l’intérêt pour agir contre une autorisation d’urbanisme peut-il être reconnu au tiers qui, sans disposer d’un titre, revendique la propriété du terrain d’assiette ? – Conclusions sous CE, 25 janvier 2023, Société Touche Automobiles, n° 445937 01/10/2025
  • Le maire peut-il ordonner la démolition d’un mur édifié de façon non conforme à une déclaration préalable ? – Conclusions sous CE, 22 décembre 2022, Commune de Villeneuve-lès- Maguelone, n° 463331 01/10/2025
  • Une commune peut-elle ouvrir à la circulation publique une voie privée ? – Conclusions sous CE, 25 octobre 2024, Commune de La Garenne-Colombes, n° 490521 01/10/2025

Revue générale du droit est un site de la Chaire de droit public français de l’Université de la Sarre


Recherche dans le site

Contacts

[footer_backtotop]

Copyright · Revue générale du droit 2012-2014· ISSN 2195-3732 Log in

»
«