• Accueil
  • Manuels et thèses
    • La protection des droits fondamentaux en France, 2ème édition
    • Droit administratif français, 6ème édition
    • Contentieux administratif, 3ème édition
    • Science politique, 2ème édition
    • Droit public allemand
    • Le principe de séparation des pouvoirs en droit allemand
  • Revues archivées
    • Bulletin juridique des collectivités locales
    • Droit 21
    • Jurisprudence Clef
    • Scientia Juris
  • Colloques
    • Migration-Intégration.
    • 5 mai 2021 : L’UE et ses Etats membres, entre identité et souveraineté
    • 17-18 octobre 2019 : La révision des lois bioéthiques
    • 12 avril 2019 : L’actualité des thèses en droit public comparé
    • 31 janvier 2019 : Autonomie locale et QPC
    • 12 et 13 avril 2018: Les algorithmes publics
    • 30 mars 2018 : L’open data, une évolution juridique ?
    • 8 février 2018 : La nouvelle doctrine du contrôle de proportionnalité : conférence-débat
    • 15 septembre 2017 : La réforme
    • 3 avril 2015 : La guerre des juges aura-t-elle lieu ?
    • 30 octobre 2014 : La dignité de la personne humaine : conférence-débat
    • 27 juin 2014 : Le crowdfunding
    • 11 octobre 2013 : La coopération transfrontalière
  • Rééditions
    • Léon Duguit
      • Les transformations du droit public
      • Souveraineté et liberté
    • Maurice Hauriou : note d’arrêts
    • Édouard Laferrière
    • Otto Mayer

Revue générale du droit

  • Organes scientifiques de la revue
  • Charte éditoriale
  • Soumettre une publication
  • Mentions légales
You are here: Home / Chroniques / Chronique de droit de l'Union / Union européenne, démocratie et Etat de droit : Combien de divisions ?

Union européenne, démocratie et Etat de droit : Combien de divisions ?

Editorial

Citer : Hélène Gaudin, 'Union européenne, démocratie et Etat de droit : Combien de divisions ?, Editorial ' : Revue générale du droit on line, 2021, numéro 53942 (www.revuegeneraledudroit.eu/?p=53942)


Imprimer




La nature démocratique de l’Union européenne est, depuis longtemps, en débat, alimenté par le mode historique de fonctionnement et de composition des institutions européennes. Signe de l’influence croissante de l’Union sur la vie des Etats, ce débat historique, toujours présent, s’est renouvelé comme il s’amplifie. L’action, comme l’inaction de l’Union européenne, nourrissent des contestations récurrentes et alimentent les remises en cause de l’acceptabilité de l’Union et de son droit.

Que l’Union ne soit pas démocratique est une critique, qu’elle porte atteinte à la souveraineté démocratique de ses Etats membres, dans le choix de leur gouvernement, de leur politique, de leurs valeurs, en est une autre, sans doute plus sévère. Elle est aussi plus problématique pour l’Union car ne pouvant être résolue par des réformes institutionnelles internes. Comme pour la première, il faut la comprendre avant d’essayer d’y répondre.

Un constat d’abord : quoi que l’on puisse dire d’une éventuelle pensée dominante pro-européenne, il semble utile de rappeler qu’il est de bon ton de critiquer l’Europe. La colère contre l’Europe est partout et souvent violente. La critique se retrouve y compris dans les cercles intellectuels et notamment chez les juristes, alimentée, en France, par la référence à la souveraineté de l’Etat et de la nation.

Tout, et son contraire, est dit sur l’Union : critique de l’Europe libérale comme de l’abus de réglementation européenne ou de la technocratie bruxelloise, critique de l’Europe conservatrice mais aussi de l’Europe anti-conservatrice, critique de l’Europe-marché mais aussi de l’Europe- valeurs ou droits de l’Homme… La diversité des discours pourrait-elle amener à considérer qu’il n’y a pas de vérité univoque en la matière ?

Des questions ensuite : peut-on vraiment exposer que la Commission européenne est en mesure de modifier, ou de peser sur, les résultats d’une élection nationale ? et de ce fait attenter à l’expression démocratique nationale ? La Cour de justice a-t-elle le pouvoir d’invalider une loi nationale parce qu’elle serait contraire aux valeurs de l’Union ? valeurs dont on rappelle que, en vertu du traité accepté par les Etats, ce sont celles de l’Etat de droit et qu’elles sont communes aux Etats membres ?

Quels que soient les raffinements de la réflexion et l’angle d’approche, les réponses à ces questions restent, à ce jour, négatives… ce qui ne va pas, à l’inverse, sans susciter des mécontentements, comme des contestations d’une paralysie politique de l’Union face aux politiques de certains de ses Etats.

Une réflexion enfin : si les questions de société ne relèvent pas des titres de compétence de l’Union, empêchant toute intervention de sa part, l’atteinte aux valeurs de l’Etat de droit telles que protégées par le Traité sur l’Union à son article 2, ne peut la laisser sans réaction.

Il faut être conscient que les individus se saisissent du droit de l’Union pour protéger leurs libertés face aux pouvoirs publics nationaux dans une forme moderne de contre-pouvoir.

Il faut être conscient que des juges nationaux demandent, sans guère et hélas de médiatisation car via des procédures techniques, l’aide de l’Union et de sa juridiction pour garantir leur indépendance et leur impartialité face aux réformes mises en place par certains gouvernements. On s’indigne parfois des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne sur le respect de l’Etat de droit au nom de la souveraineté démocratique des Etats. Il faudrait sans doute s’indigner, et sans doute davantage, de la réalité du non-respect d’éléments de base de l’Etat de droit, telle qu’elle est exposée par les juges nationaux à la Cour de justice, telle qu’on peut la lire dans les questions préjudicielles qu’ils posent à celle-ci. Cette réalité du (non)respect de l’Etat de droit, les juges nationaux en donnent un témoignage direct dont tout le monde et chacun peut prendre connaissance, … s’il le souhaite. Et ces témoignages sont glaçants.

Pour terminer, est-il besoin rappeler que l’Union n’est que le reflet de ses Etats membres tant du point de vue démocratique que du respect des valeurs de l’Etat de droit ? Si les valeurs de l’Union se projettent sur ses Etats, c’est d’abord parce qu’elle-même en est le produit. Une citation célèbre en droit de l’Union rappelle que « constituée d’Etats de droit, la Communauté est nécessairement une communauté de droit » (Marco Darmon). Alors, appartenant à une Union de droit, fondée sur les valeurs de l’article 2 TUE que non seulement ils partagent mais aussi qu’ils ont acceptées, les Etats membres doivent nécessairement être des Etats de droit.

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X

About Hélène Gaudin

Professeure à l’Université Toulouse I-Capitole,
directrice de l’Institut de Recherche en Droit Européen International et Comparé (IRDEIC),
responsable du parcours Franco-hellénique du Master 2 Droit européen, co-responsable de la collection Horizons européens aux éditions Mare & Martin

Hélène Gaudin

Professeure à l’Université Toulouse I-Capitole, directrice de l’Institut de Recherche en Droit Européen International et Comparé (IRDEIC), responsable du parcours Franco-hellénique du Master 2 Droit européen, co-responsable de la collection Horizons européens aux éditions Mare & Martin

Rechercher dans le site

Dernières publications

  • L’État peut-il faire appel d’un jugement annulant la décision qui a refusé un permis de construire en se conformant à l’avis négatif rendu par le préfet en application de l’article L. 422-5 du code de l’urbanisme ? – Conclusion sous CE 16 octobre 2020, M. et Mme C, n° 427620 01/11/2025
  • Quelles sont les obligations du maire en matière de retrait de permis de construire lorsque sa décision doit être prise sur avis conforme du préfet ? – Conclusions sous CE, 25 juin 2024, Ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires c/Glorieux et Massart, n° 474026 01/11/2025
  • Les tergiversations des réformes territoriales françaises ou comment ne régler ni la question du millefeuille territorial, ni celle de l’émiettement communal 01/11/2025
  • La régularisation d’une autorisation de construire, intervenue à la suite d’un recours devant le juge administratif, permet-elle à ce juge de mettre les frais non compris dans les dépens à la charge de l’auteur du recours, regardé comme la partie perdante ? – Conclusion sous CE 28 mai 2021, Époux J, n° 437429 01/11/2025
  • Dans quelles conditions l’installation et l’utilisation à titre précaire et temporaire d’accessoires de plage par les clients d’un établissement commercial excèdent-elles le droit d’usage qui est reconnu à tous sur la dépendance du domaine public maritime qu’est la plage? – Conclusion sous CE 12 mars 2021, SAS Société Hôtelière d’Exploitation de la Presqu’île (SHEP), n° 443392 01/11/2025
  • Quelles sont les règles de retrait d’une délibération de vente d’une dépendance du domaine privé local ? – Conclusion sous CE 26 janvier 2021, SA Pigeon Entreprises, n° 433817 01/11/2025
  • Conclusions sur CE 25 mars 1904, Sieur Bouhier et autres [Commune de Lorient] (1re espèce), Sieur Loones et autres [Commune d’Hazebrouck] (2e espèce) et autres 28/10/2025
  • La jurisprudence du Conseil d’État sur l’interdiction des signes religieux dans les bâtiments et emplacements publics est-elle conforme au principe constitutionnel de laïcité ? – Conclusions sous CE, 22 février 2019, M. B., n° 423702 28/10/2025
  • En cas d’annulation d’un refus, le juge peut-il enjoindre la délivrance de l’autorisation d’urbanisme sollicitée ? – Conclusions sous CE, avis, 25 mai 2018, Préfet des Yvelines, n° 417350 21/10/2025
  • Est-il possible de régulariser un permis de construire après avoir modifié la règle d’utilisation du sol qui n’avait pas été respectée ? – Conclusions sous CE, 7 mars 2018, Mme B., n° 404079 et 404080 14/10/2025

Revue générale du droit est un site de la Chaire de droit public français de l’Université de la Sarre


Recherche dans le site

Contacts

[footer_backtotop]

Copyright · Revue générale du droit 2012-2014· ISSN 2195-3732 Log in

»
«