Approche empirique de la science politique de Christophe de Nantois, 2ème édition
Section 2. Une approche analytique du vote : les modèles explicatifs du vote
L’objectif visé par les modèles explicatifs du vote est d’expliquer pourquoi telle catégorie de la population vote pour tel parti politique. En plus de cette recherche d’explication a posteriori du vote, un aspect prédictif pour les élections à venir peut également être cherché, en particulier par les partis politiques eux-mêmes.
Historiquement, les premiers modèles explicatifs du vote sont les modèles « écologiques » qui sont apparus au début XXe siècle sous l’impulsion d’André Siegfried, ces modèles tendent à établir un lien entre un territoire et le vote. D’autres modèles d’explications apparus par la suite tentent d’établir un lien entre le vote et une appartenance à un groupe social, ce sont les modèles « sociologiques ».
1. Le modèle écologique et le modèle du traumatisme historique
a. Le modèle écologique : le précurseur historique
A la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle, les données disponibles n’étaient pas aussi nombreuses et aussi accessibles qu’aujourd’hui. C’est pourquoi André Siegfried qui était à la fois sociologue, historien et démographe a utilisé les données qui étaient alors disponibles pour élaborer son œuvre-phare : Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République paru en 1913. Siegfried a ainsi effectué une analyse politique de 14 départements de l’Ouest de la France sur 40 ans à partir de la cartographie électorale. Cette analyse fondatrice, dont les méthodes seront reprises par la suite, ne se contente pas de ce constat chiffré, car Siegfried constate une très grande stabilité des votes et cherche à comprendre les causes de cette stabilité. Il envisage comme cause de cette stabilité une importante série de critères : la densité de l’habitat, les formes de sociabilité, le régime de la propriété, les croyances religieuses, etc. Il retient parmi tous ces critères possibles, un critère qui lui semble décisif : le lien entre la nature géologique du sol et le vote. Il a résumé ce lien par une formule qui est restée célèbre : « le calcaire vote à gauche et le granit vote à droite ». Pour Siegfried, le granit crée, en effet, un paysage accidenté qui favorise un électorat dispersé, diminue les échanges sociaux, accroît le poids de la religion et le conservatisme, or tous ces éléments favorisent un ancrage puissant de la droite. A l’inverse, les sols calcaires créent de larges plaines ce qui favorise un habitat plus compact et cela explique ainsi, pour Siegfried, que les villes votent à gauche.
Si la formule lapidaire « le calcaire vote à gauche et le granit vote à droite » peut aujourd’hui faire sourire par la simplification effectuée, les grandes lignes de son raisonnement, et l’association qu’il effectue, ont largement survécu à son auteur. Siegfried a, en effet, façonné un modèle d’explication du vote qui crée un lien entre le sol et le vote, modèle dit « écologique » car il induit un lien entre le territoire et sa « production » politique, un lien entre le sol et la population qui le peuple.
Si Siegfried a créé un modèle qui lui a survécu, il faut aussi ajouter que ce modèle a essuyé de nombreuses critiques. La formule le résumant a bien sûr fait l’objet de diverses critiques notamment par la simplification qu’elle induit. Cependant Siegfried considérait que même si le facteur géologique était le plus important, d’autres critères devaient être pris en compte, car tout ne pouvait être expliqué par cet élément prépondérant. Plus marquantes ont été les critiques qui soulignent que le classement au sein d’une dualité droite/gauche ne peut être totalement explicatif, le critère droite/gauche étant lui-même très simplificateur voire simpliste (infra).
Un siècle plus tard, ce modèle explicatif du vote est moins assuré notamment du fait de la bien plus grande mobilité des électeurs qu’autrefois.
b. Le modèle du traumatisme historique
Le modèle du traumatisme historique s’est développé sur la base du modèle écologique en se basant, comme ce dernier, sur un lien fort entre le territoire et sa population. Ce modèle a été développé au début des années 1970, à partir des départements de l’Ouest de la France et du traumatisme historique de la Révolution, notamment sur la question de la vente des biens nationaux1. Dans ce cadre particulier qu’a été la chouannerie et les révoltes vendéennes, les clefs de la politique locale actuelle sont aujourd’hui encore modelées par ces racines profondes de la région. La transmission de cette histoire, de ce traumatisme vécu par le bouche à oreille a ainsi été faite de génération en génération et a permis de perpétuer ce modèle sur le long terme. Pour cette école, le territoire, son histoire, au premier rang de celle-ci les traumatismes, créent des grilles explicatives de la politique contemporaine2. Ces traumatismes peuvent être de différentes natures.
Il peut s’agit d’un particularisme historique comme l’histoire de la Vendée, en guerre contre d’autres Français pendant la Révolution, ou de l’Alsace-Moselle, passée plusieurs fois de la France à l’Allemagne entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.
Il peut également s’agir de catastrophes naturelles comme un tremblement de terre (par exemple celui de l’Aquila en Italie en 2009) ou un ouragan comme l’ouragan Katrina qui, en 2005, a frappé la Nouvelle-Orléans et la Louisiane en général, ou encore un tsunami pourrait influencer très durablement certains territoires touchés.
Un traumatisme historique pourrait également survenir suite à une catastrophe industrielle comme celle vécue à Seveso en Italie en 1976 ou à Bhopal en Inde en 1984 ou, dans un registre encore plus prégnant, une catastrophe nucléaire comme celle intervenue à Three Mile Island (accident nucléaire de niveau 5 en 1979), à Tchernobyl (accident de niveau 7 en 1986) ou à Fukushima (accident de niveau 7 en 2011). Ces catastrophes pourraient avoir des conséquences électorales locales de long terme.
Des conflits sociaux de grande intensité peuvent être à l’origine de comportements de long terme. Par exemple, des grèves longues comme celles intervenues dans les mines ou dans le secteur sidérurgique en Lorraine dans les années 1980 ont laissé des séquelles durables. La grève des mineurs britanniques de mars 1984 à mars 1985 a laissé des marques qui sont perceptibles aussi en matière électorale, puisque dans les hauts lieux de ces grèves, le vote est encore, 30 ans plus tard, très peu conservateur du fait de l’opposition farouche de Margaret Thatcher aux grèves.
Les émeutes urbaines pourraient également constituer la base d’un traumatisme local. On pense ici, par exemple, aux villes concernées par les importantes émeutes urbaines d’octobre et novembre 2005 en France ou aux manifestations, voire dans certains cas aux émeutes, intervenues aux Etats-Unis en 1992 (Los Angeles), 2014 et 2015 suite à différents décès d’afro-américains tués par des policiers blancs.
Si ce modèle du traumatisme historique est intellectuellement très séduisant, il n’est, cependant, pas toujours explicatif. Par exemple, si l’Alsace a bien une particularité électorale en étant implantée durablement à droite (comme le montrent les élections régionales de 2010 à l’occasion desquelles l’Alsace fut la seule région métropolitaine à être restée à droite), la Moselle, qui partage les mêmes spécificités historiques quant à son histoire avec l’Allemagne, ne vote pas de façon aussi inaltérable à droite.
En d’autres termes, si l’existence d’un traumatisme historique peut être réelle et avoir des répercussions locales dans le temps, y compris sur plusieurs générations, il n’est pas évident pour autant que le traumatisme historique en question ait des conséquences électorales claires.
Il est ainsi indéniable que l’ouragan Katrina survenu en 2005 a eu un impact très considérable et durable sur la Louisiane et plus particulièrement sur la ville de la Nouvelle-Orléans. La gestion calamiteuse de cette crise par George W. Bush et ses équipes aurait pu avoir un impact électoral considérable. Mais cela n’a pas été le cas : la Louisiane a été un Etat démocrate durant la majeure partie du XXe siècle, mais sur la fin du XXe siècle et au début XXIe siècle, la Louisiane est devenue un Etat Républicain comme tous les Etats du Sud des USA. Au plan électoral, et malgré l’indéniable traumatisme, Katrina n’a donc rien changé.
Il faut donc pour que le modèle du traumatisme historique soit applicable non seulement un traumatisme historique mais, également, une influence électorale durable sur la région concernée. Cette influence peut donc être une confirmation des choix antérieurs mais cela peut aussi être l’apparition, ou le renforcement, d’une autre tendance politique. On peut ainsi imaginer que dans les régions atteintes par une catastrophe industrielle ou pire, par une catastrophe nucléaire, le vote en faveur des écologistes se renforce. Cela restera à observer concrètement.
Malgré ces différentes difficultés, le modèle du traumatisme historique est encore utilisé aujourd’hui et il a été transposé à des thèmes pour lesquels il n’était pas prévu à l’origine. Ainsi, ce modèle est également utilisé dans certains pays ayant un passé colonial pour tenter d’expliquer des comportements de très long terme3. Ce modèle peut être également utilisé pour tenter d’expliquer le vote d’une communauté confrontée à un traumatisme commun comme, par exemple, les pieds-noirs4.
Pour aller plus loin :
Rémi Lefebvre, Leçons d’introduction à la science politique, 3ème éd., Ellipses, 2017 p. 160-168.
2. Le modèle sociologique
a. Un modèle en grande partie dépassé
Pour expliquer les succès et les défaites de chaque parti politique, il est possible de créer des grilles d’explication du vote. Une de ces grilles d’explication du vote est basée sur la sociologie et les variables dites « lourdes ». Il s’agit, bien évidemment, d’une simplification de type statistique basée sur des réalités électorales. Le principe de base est fort simple : en fonction de données sociologiques, tel électeur vote probablement pour tel ou tel bord politique. Eventuellement, si l’analyste possède plus de données, il est possible d’être plus précis et de déterminer que tel électeur vote statistiquement pour tel ou tel parti.
Ainsi en France, traditionnellement, le vote des ouvriers penchait très majoritairement à gauche, alors que le vote des catholiques tendait très majoritairement à droite. Certaines variables sociologiques (les fameuses variables « lourdes ») avaient un impact considérable sur le vote probable d’un électeur. Etaient ainsi retenus : la classe sociale (agriculteurs (de droite), ouvriers (de gauche), patrons (de droite), etc.), le critère de la religion (les catholiques votant majoritairement à droite) ou au contraire de la laïcité (les laïcards votant à gauche), le revenu (les riches votant à droite et les pauvres à gauche), le niveau d’instruction (plus celui-ci est élevé plus l’électeur avait de chances d’être de droite, à l’exception des instituteurs sous la IIIe République), le lieu de résidence (les habitants des quartiers riches votant à droite, ceux des quartiers pauvres votant à gauche), l’âge (les vieux votant à droite, les jeunes à gauche), le sexe (les femmes étaient traditionnellement plus conservatrices et votaient davantage à droite que leurs maris).
Ces critères ont toujours comporté des exceptions : il y a toujours eu, en effet, des catholiques de gauche, des régions rurales de gauche, des ouvriers de droite, des jeunes de droite, des patrons de gauche ou même des habitants de Neuilly sur Seine, ou du XVIe arrondissement de Paris qui votaient à gauche, et ainsi de suite.
Dans la majorité des cas cependant, chacun de ces critères recelait une forme de vérité intrinsèque, une tendance assez marquée. Ce d’autant plus, que ces critères pouvaient bien évidemment se cumuler. Ainsi un patron, riche, catholique, proche de la retraite, habitant à Versailles avait de fortes chances de voter à droite alors qu’un ouvrier, de milieu modeste, jeune, peu éduqué, habitant dans la « ceinture rouge » parisienne avait de fortes chances de voter à gauche.
Cette grille d’explication, proche dans certains cas de la caricature, comme dans les deux exemples que nous venons de citer, n’a bien sûr pas totalement disparu aujourd’hui. Cependant, ces variables ont largement été effacées par les années et cette grille, qui a pu fonctionner globalement assez bien de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1970, voire jusqu’aux années 1980, a largement vieilli. Certes, les catholiques pratiquants votent encore majoritairement à droite, mais ils sont de moins en moins nombreux dans la population française et leur vote est morcelé entre différentes tendances de la droite.
On peut classer, dans le même ordre d’idées, le vote des agriculteurs, traditionnellement enraciné à droite, qui reste également centré vers la droite mais dont le poids électoral global diminue d’année en année.
Le vote des ouvriers, situé traditionnellement à gauche, voire très à gauche, a été largement modifié durant les trois dernières décennies. D’une part, le nombre d’ouvriers en France a beaucoup baissé du fait de la désindustrialisation progressive du pays. D’autre part, la quasi-disparition du parti communiste a laissé le champ libre au Front National, qui est le parti qui recueille aujourd’hui le plus les voix des ouvriers de France. Cette mutation ne s’est pas faite un en jour, elle a débuté dans les années 1980, s’est accentuée dans les années 1990 et 2000, pour se stabiliser à l’occasion des élections présidentielle et législatives de 2012 et confirmer ce qui s’était déjà produit à l’occasion des mêmes élections en 2007 et en 2002. On peut clairement parler d’un phénomène de droitisation du vote ouvrier sur le long terme.
Quant au développement quantitatif des classes moyennes, il perturbe ces analyses classiques. En effet, ce développement constaté durant les trente glorieuses est un agrégat de catégories différentes : petits patrons, fonctionnaires intermédiaires, professions libérales, etc. qui n’ont, en fait, pas grand-chose en commun en dehors d’un revenu qui les fait échapper à la pauvreté sans pour autant leur permettre d’être classés dans les classes supérieures. Par conséquent, ces différentes catégories n’ont aucune homogénéité politique et mettent à mal ce modèle des variables sociologiques.
Pour ce qui est du vote des femmes, soupçonnées d’être plus sensibles aux arguments de l’Eglise que les hommes (ce qui avait expliqué -plus que justifié- que le droit de vote leur soit refusé dans les années 1930), il a aussi grandement évolué. La plus grande de ces évolutions est, bien sûr, sociale : les femmes ne sont plus cantonnées au foyer et à la gestion domestique (qui font tendre vers un vote conservateur). Les femmes ayant désormais pour la plupart un métier et des études comparables aux hommes, votent de plus en plus comme les hommes, c’est-à-dire à peu près autant à droite qu’à gauche. On estime, cependant, que le vote des femmes conserve une spécificité : elles votent davantage au centre de l’échiquier politique et moins aux extrêmes. Il faut bien sûr garder à l’esprit qu’il ne s’agit là que de grandes tendances, qui recèlent de notables exceptions puisque des femmes s’engagent en politique aussi dans des partis des bords de l’échiquier : Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, Nathalie Arthaud ou encore Arlette Laguiller ou Marie-George Buffet n’ont pas des opinions, ou des engagements politiques, que l’on peut qualifier de centristes. D’autre part, si 60 % des électeurs du Front National en 2012 sont des hommes, cela indique nécessairement que 40 % sont des femmes. Cette différence de 20 points est, certes, assez importante, mais la règle selon laquelle les femmes votent plus au centre et moins aux extrêmes doit donc être largement tempérée.
b. Un modèle en grande partie dépassé mais non remplacé
Dans une large mesure, pour les raisons que l’on vient d’exposer, le modèle explicatif du vote basé sur les variables sociologiques est daté, dépassé et imprécis (si tant est qu’il ait jamais été précis un jour). Pour autant, tous les critères qui le composent ne sont pas dépassés et quelques-uns restent encore assez pertinents.
Par ailleurs, ce modèle est facile d’accès, aisé à expliquer comme à comprendre car il a un aspect intuitif. En cela, et malgré tous ses défauts, cette grille d’analyse reste pertinente pour une première approche du phénomène du vote, fût-elle simpliste. Ce modèle est d’autant mieux conservé, qu’aucun autre modèle aussi simple ou plus précis n’est venu le remplacer.
Le critère de l’âge a perdu la clarté qu’il avait autrefois. Traditionnellement, les personnes d’un certain âge votaient à droite alors que les jeunes votaient plus à gauche. Si le critère conserve une certaine pertinence pour les seniors votant à droite (avec, comme toujours, de notables exceptions), le vote des jeunes est nettement moins orienté à gauche qu’il a pu l’être dans les années 1960 et 1970. Notons au passage sur ce point que la démographie en France est défavorable à la gauche : la France est confrontée, comme tous les pays occidentaux, à un vieillissement notable de sa population et le nombre d’électeurs de plus de 65 ans va être en augmentation dans les années à venir. Ce phénomène est d’autant plus défavorable à la gauche que les personnes âgées s’abstiennent peu de voter.
Le critère centré sur la division secteur public/secteur privé est encore indicatif. Le secteur public est, aujourd’hui encore, situé globalement plus à gauche que le secteur privé, placé majoritairement plutôt à droite. La catégorie traditionnelle typique du secteur public, les enseignants, demeurant actuellement encore située sensiblement à gauche.
Mais toutes ces simplifications comportent de très notables exceptions puisque dans le secteur public les policiers ou les militaires sont rarement suspectés d’être à gauche.
On trouve également une administration originale, l’administration pénitentiaire, qui a pour spécificité d’être divisée en deux missions qui déterminent assez nettement l’orientation politique majoritaire de ses fonctionnaires. Ainsi la partie « détention » de l’administration pénitentiaire peut, dans sa grande majorité, être classée à droite alors que la partie « insertion et probation » est, dans une large mesure, susceptible d’être classée à gauche.
Le critère géographique local voire très local (quartier par quartier, éventuellement pâté de maison par pâté de maison) conserve également une certaine pertinence. Certes il y a eu des variations importantes sur les dernières décennies avec, par exemple, la disparition quasi-totale de la banlieue (ceinture) rouge autour de Paris. A l’inverse cependant, certaines villes situées sociologiquement à droite, et d’autres à gauche, n’ont pas évolué dans leur orientation politique générale. De ce point de vue, le critère géographique est à rapprocher des modèles écologiques. Une phrase résumant la pratique française actuelle est apparue récemment : « les pavillons votent à droite, les immeubles votent à gauche ». Derrière la simplicité, nécessairement réductrice, de la formule se cache pourtant une forme de vérité rappelant la sagesse paysanne d’autrefois.
La notion de patrimoine économique quant à elle reste assez pertinente : les catégories économiquement les plus favorisées (pour ceux qui habitent encore en France) votent toujours majoritairement à droite. Parallèlement, les catégories économiquement les plus défavorisées votent encore majoritairement à gauche quoique la percée du Front national dans ces catégories populaires soit réelle et modifie peu à peu cet état de fait. Cette variable est l’une des plus anciennes variables explicatives -ou prédictives- du vote. Karl Marx plaçait cette variable de la détention du capital comme la variable incontournable du vote. L’ancienneté de l’indicateur et le large maintien de sa pertinence actuelle ne doivent, cependant, pas faire croire à son immuabilité, puisque certains individus s’enrichissent au cours de leur vie quand d’autres vont s’appauvrir. On observe alors deux comportements : le changement du vote pour une meilleure compatibilité avec les nouvelles conditions est possible, tout autant qu’est possible le maintien atavique du vote.
Pour aller plus loin :
Aubin, J.-P. Lecomte, Introduction à la vie politique et Eléments de sociologie politique, Gualino, 2004, p. 159-183.
Chagnollaud, Science politique, Dalloz, 7ème éd, 2010, p. 163-183.
Lefebvre, Leçons d’introduction à la science politique, 3ème éd., Ellipses, 2017, p. 163-175.
- Paul Bois, Paysans de l’Ouest, Paris, Flammarion, 1971. [↩]
- On peut ainsi imaginer que le succès de Philippe de Villiers dans cette région de la France à la fin du XXème siècle serait en partie explicable par le profil particulier de ce candidat rappelant à certains égards l’ancien régime et la religion catholique. [↩]
- Yasmina Touaibia, « Les usages du traumatisme historique. Le cas de la démocratisation en Algérie », Recherches internationales, n° 94, janvier-mars 2013, p. 135-152. [↩]
- Eric Savarese, « Un regard compréhensif sur le « traumatisme historique ». A propos du vote Front national chez les pieds-noirs », Pôle Sud, 2011/1 (n° 34). [↩]
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