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Conclusion du chapitre 2

Citer : Maria Kordeva, 'Conclusion du chapitre 2, ' : Revue générale du droit on line, 2020, numéro 51028 (www.revuegeneraledudroit.eu/?p=51028)


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Obliger le Parlement à prendre les décisions substantielles n’est pas une « invention » de la Cour constitutionnelle. La différence entre ce qui est substantiel, et ce qui est secondaire, d’importance mineure existait déjà à l’époque du Vormärz. La théorie substantielle ne signifie en aucun cas un moment « zéro » (eine Stunde Null)1 dans la discussion portant sur la réserve de loi. Dans le cadre de l’ordre constitutionnel démocratique et libéral, elle doit servir à délimiter les compétences respectives du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. C’est le juge constitutionnel qui dessine de manière progressive la ligne qui les sépare. Le critère substantiel ne représente pas un critère autonome, car en tant que « critère isolé » il est beaucoup trop imprécis, « indifférencié »2. Si on sort du domaine des droits fondamentaux, il n’y a aucune certitude quant à la « substantialité » d’une décision : les questions d’actualité ou les querelles politiques ne permettent pas d’identifier la décision substantielle dans un domaine normatif fondamental3.

L’utilisation du critère substantiel peut avoir comme effet la mise en échec du principe de justice fonctionnelle. Si le Parlement était le seul organe qui puisse prendre les décisions fondamentales, et ceci indépendamment de la matière concernée, alors on devrait conclure qu’aucun autre organe, même le Gouvernement fédéral n’aurait la moindre possibilité de concurrencer le Parlement. Or, le principe de justice fonctionnelle suppose une juste répartition des compétences constitutionnelles entre les différents organes. De plus, chacun des trois pouvoirs dispose d’un noyau de compétences exclusif fermé aux deux autres. Le principe de la justice fonctionnelle et la théorie du noyau exclusif ne remplissent-ils pas de manière satisfaisante4 la mission de distinguer les sphères d’action des trois pouvoirs et de leur garantir un domaine propre ? La loi est certes « la clef de voûte du principe de la séparation des pouvoirs », elle encadre et conditionne l’exercice des pouvoirs exécutif et judiciaire. Cependant doit-elle se transformer en un moyen puissant qui vise à placer le Parlement au-dessus des autres organes et constituer ainsi la menace de les priver des compétences nécessaires à l’accomplissement de leurs missions constitutionnelles ? Le cadre de la collaboration, du contrôle et de l’interpénétration réciproques qui caractérise le principe de la séparation des pouvoirs serait franchi : le pouvoir exécutif deviendrait un pouvoir politiquement paralysé. Or, cette conception des rapports des trois pouvoirs n’est pas tenable au regard tant de la Loi fondamentale que de la jurisprudence de la Cour relative au principe de séparation des pouvoirs.

Le juge constitutionnel est probablement conscient du danger que comporte la théorie de la décision substantielle et tente d’opérer un recentrage du critère substantiel sur l’exercice des droits fondamentaux5 ainsi que sur les réserves institutionnelles expressément mentionnées par le texte de la Constitution6.

  1. Jürgen Staupe, Parlamentsvorbehalt und Delegationsbefugnis, Schriften zum Öffentlichen Recht, vol.506, Duncker & Humblot, Berlin, 1986, p. 109-110, avec référence à la Constitution de Hanovre de 1840, dont l’article 113 dispose que la participation des ordres (Stände) se limite « au contenu substantiel des lois » (« auf den wesentlichen Inhalt der Gesetze »). [↩]
  2. Eberhard Schmidt-Aßmann, Das allgemeine Verwaltungsrecht als Ordnungsidee, 2e édition, Springer, 2004, p. 191. [↩]
  3. Ibid, p. 191. [↩]
  4. Eberhard Schmidt-Aßmann, « Der Rechtsstaat », in Josef Isensee/Paul Kirchhof (dir.), Handbuch des deutschen Staatsrechts, vol. 2, 3e édition, C.F. Müller, Heidelberg, 2004, p. 573. [↩]
  5. BVerf 49, 89 « Kalkar I » du 18 août 1978, p. 126 : « Dans le cas présent, il s’agit du domaine de la production normative, c’est-à-dire d’un domaine, pour lequel la Loi fondamentale contient un régime de répartition des compétences. Ici, le principe de la réserve de loi générale permet de déduire que les actes du pouvoir exécutif, qui touchent de manière substantielle la liberté et à l’égalité du citoyen, nécessitent une base législative » (Im vorliegenden Fall geht es um den Bereich der Rechtsetzung, also um einen Bereich, für den das Grundgesetz eine Kompetenzzuordnung enthält. Hier ergibt sich aus dem Grundsatz des allgemeinen Vorbehalts des Gesetzes, daß die Exekutive für Akte, die den Freiheitsbereich und Gleichheitsbereich des Bürgers wesentlich betreffen, der gesetzlichen Grundlage bedarf). Mais ici, est-ce la réseve de loi générale qui permet de déduire la nécessité d’une loi conditionnant les actes du pouvoir exécutif, ou bien une interprétation des dispositions concrètes de la loi fondamentale relatives à la liberté générale d’agir (article 2 LF) et au principe d’égalité (article 3 LF) ? [↩]
  6. Comme par exemple les articles 24, alinéa 1er, qui dispose que la Fédération « peut transférer, par voie législative, des droits de souveraineté à des institutions internationales », ou 59, alinéa 2 LF, qui exige une loi formelle pour la ratification de certains traités internationaux. [↩]

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About Maria Kordeva

Docteur en droit public
Collaboratrice scientifique à la Chaire de droit public français de l'Université de la Sarre

Le principe de séparation des pouvoirs en droit allemand : étude doctrinale et jurisprudentielle

Maria Kordeva

Docteur en droit public Collaboratrice scientifique à la Chaire de droit public français de l'Université de la Sarre

Sommaire de la thèse

  • Le principe de séparation des pouvoirs en droit allemand : Avant-propos
  • Préface d’Olivier Jouanjan
  • Introduction générale
  • PREMIERE PARTIE – La construction doctrinale et jurisprudentielle du principe de séparation des pouvoirs
    • TITRE PREMIER – Les origines doctrinales du principe de séparation des pouvoirs
      • Chapitre I – Le principe monarchique et la séparation des pouvoirs au XIXe siècle allemand : du rejet catégorique à l’acceptation modérée
        • Section 1 : La volonté de maintenir l’unité du pouvoir monarchique pendant la période du Vormärz
        • Section 2 : L’interprétation modérée du principe de division des pouvoirs dans la doctrine publiciste libérale autour de 1848
        • Section 3 : Le principe de séparation des pouvoirs dans la Constitution de l’Église Saint-Paul du 28 mars 1849 et les conséquences de l’échec du mouvement libéral
        • Conclusion du chapitre I
      • Chapitre 2 Le principe de séparation des pouvoirs dans les doctrines de l’Empire et de la République de Weimar
        • Section 1 : Le principe de séparation des pouvoirs dans les doctrines publicistes de l’Empire
        • Section 2 : Le principe de séparation des pouvoirs sous la République de Weimar
        • Conclusion du chapitre 2
      • Conclusion du titre premier
    • Titre second – L’interprétation du principe de séparation des pouvoirs dans la jurisprudence de la Cour constitutionnelle fédérale depuis 1949
      • Chapitre 1 – La définition générale du principe de séparation des pouvoirs par le juge constitutionnel allemand
        • Section 1. Le principe de séparation des pouvoirs : principe organisationnel et fonctionnel porteur (tragendes Organisations- und Funktionsprinzip) de la Loi fondamentale
        • Section 2. Le principe de séparation des pouvoirs comme principe de justice fonctionnelle (Funktionsgerechtigkeit)
        • Conclusion du chapitre 1
    • Chapitre 2 – La théorie de la décision substantielle (Wesentlichkeitstheorie) comme moyen de répartition des compétences entre les pouvoirs législatif et exécutif
      • Section 1 : L’origine conceptuelle de la théorie de la décision substantielle : la réserve de loi (Gesetzesvorbehalt) du Vormärz
      • Section 2 : Toute décision substantielle est réservée au Parlement
      • Conclusion du chapitre 2
    • Chapitre 3 – La place du principe de séparation des pouvoirs dans l’architecture constitutionnelle allemande
      • Section 1 : Le principe de séparation des pouvoirs à la lumière de quelques principes constitutionnels
      • Section 2 : La protection de l’article 20 LF par la « clause d’éternité » (Ewigkeitsklausel) de l’article 79, alinéa 3 LF
      • Conclusion du chapitre 3
    • Conclusion du titre second
  • Conclusion de la première partie
  • SECONDE PARTIE – La concrétisation du principe de séparation des pouvoirs dans la pratique constitutionnelle allemande
    • TITRE PREMIER – Le principe de séparation des pouvoirs comme système de freins et de contrepoinds
      • Chapitre 1 – Le partage de compétences et les moyens de contrôle dans les rapports entre les pouvoirs législatif et exécutif
        • Section 1 : La participation des organes exécutifs à la fonction législative
        • Section 2 : Le Parlement comme organe de contrôle du Gouvernement
        • Conclusion du chapitre 1
      • Chapitre 2 – Le cas particulier de la politique extérieure et militaire
        • Section 1 : Le domaine de la politique extérieure et militaire : compétence exécutive exclusive du pouvoir exécutif ou domaine partagé ?
        • Section 2 : La prétendue inflexion jurisprudentielle : partage des compétences ou contrôle parlementaire accru ?
      • Conclusion du chapitre
      • Chapitre 3 – La place du pouvoir de rendre la justice dans le « schéma de la séparation des pouvoirs »
        • Section 1 : La place du juge dans le schéma constitutionnel de la séparation des pouvoirs.
        • Section 2 : La justice constitutionnelle ou la garantie juridictionnelle du principe de séparation des pouvoirs.
      • Conclusion du chapitre
    • Conclusion du titre premier
    • TITRE SECOND – Les limites apportées à l’application du principe de séparation des pouvoirs
      • Chapitre 1 – L’ « état d’exception » : suspension temporaire ou modification du principe de séparation des pouvoirs
        • Section 1 : Origines constitutionnelles.
        • Section 2 : L’ « état d’exception » dans le cadre de la Loi fondamentale : modification temporaire du principe de la séparation des pouvoirs.
      • Conclusion du chapitre
      • Chapitre 2 – L’impact de l’intégration européenne sur le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs
        • Section 1 : Le principe d’équilibre des pouvoirs appliqué à la structure institutionnelle de l’Union européenne et ses effets sur le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.
        • Section 2 : La volonté de la Cour constitutionnelle fédérale de garantir la place centrale du Parlement dans le processus d’intégration européenne.
      • Conclusion du chapitre
    • Conclusion du titre second
  • Conclusion de la seconde partie
  • Conclusion générale
  • Bibliographie
  • Index Alphabétique

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